La Nuit blanche 2021 à Paris

Paris a retrouvé ses nuits ! Le 2 octobre 2021, on ne fermera pas un œil… prêts à marcher toute la nuit ?
28 septembre 2021

Une toute nouvelle direction artistique pour une toute nouvelle Nuit Blanche

Depuis 2002, le festival a redoublé de créativité pour nous présenter, gratuitement, la crème de la création artistique contemporaine, dans des hauts lieux parisiens, publics ou non, et qui, parfois, n’ont aucun rapport d’usage avec l’art : Les petites sculptures de glaces dans des escaliers du 10e arrondissement, par Nele Azevedo en 2015, les mises en scènes de Mark Jenkins dans les stations du Tramway du 3e arrondissement en 2014… nous, c’est ce qu’on préfère !

La Nuit Blanche 2020 était 100% virtuelle à cause de la crise sanitaire, mais cette année, elle repart sur des nouvelles bases.

Le choix de la direction artistique s’est porté sur la rencontre entre Paris intramuros, avec Sandrina Martins, la directrice du Carreau du Temple , et le Grand Paris, avec Mourad Merzouki, le directeur du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val de Marne

« Corps, mouvement et sport », sur le parcours de l’art

En lien avec l’esprit des JO Paris 2024, la Nuit blanche de cette année veut faire bouger les corps : l’idée, c’est de participer physiquement plutôt que de rester un simple spectateur.

Chaussez vos meilleures baskets, vous allez pouvoir découvrir plus de 200 installations et performances sur les 4 parcours qui sillonnent la Métropole du Grand Paris. Vous ne pourrez pas tout voir… voilà une sélection de ce qu’on ne manquera pas.

Du Trocadero au Faubourg Saint-Antoine, le parcours du Centre

On commence par une danse ? Mourad Merzouki nous a préparé une belle chorégraphie pour le lancement de la Nuit blanche. On va danser tous ensemble, sur les parvis des Mairies parisiennes et ailleurs dans la métropole. Pas de panique, la chorégraphie est simple et joyeuse, guidée par des danseurs professionnels. Et pour mieux se sentir dans l’ambiance, l’événement est retransmis sur écrans géants !

Dans le 8e, ne manquez pas l’Arc de Triomphe emballé par Christo et Jeanne-Marie : on en a parlé, et on en parlera encore longtemps dans le monde de l’Art.

Le musée du Jeu de Paume se dépoussière aussi, avec la performance dansée de Lenio Kaklea et l’installation de Béatrice Balcou qui, en un jeu d’emballage et déballage d’œuvres d’art, met en évidence leur temporalité.  

Plus classique, place à la rêverie au Tuileries, dans la salle des Nymphéas du musée de l’Orangerie avec une balade en musique de chambre du Proquartet.

Rue Quincampoix, du côté de Beaubourg, vous croiserez les déambulations poétiques Vers lumières, du collectif Transignum & co : les poèmes version Arts plastiques sont inspirants.

Au Clos des Blancs manteaux, le festival écocitoyen Kiosquorama propose de la musique, des Arts et des initiatives. Découvrez aussi plein d’artisans locaux.

Amis philosophes, l’expo de Mengmeng Gao réveille les consciences : l’artiste chinoise fait résonner le Surveiller et punir de Michel Foucault à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris. En animation noir et blanc façon Manga, elle remet au goût du jour la question de la gestion des épidémies au XVIIe siècle, dénoncée par le philosophe. Est-elle vraiment différente aujourd’hui ?

@gogojungle

L'Arc de triomphe par Christo et Jeanne-Claude

La Forêt linéaire, le parcours Nord

Sur le GR 75, le parcours de 6 km suit la nouvelle réserve écologique parisienne, la Forêt linéaire. Elle est une ancienne zone industrielle réaménagée en forêt et en prairie.

Au départ de la porte d’Aubervilliers, commencez par la Station, à la Gare des mines, pour découvrir les installations des artistes en résidence. Julia Maura et le collectif MU y ont prévu une grande Pagaille, un évènement qui encourage la bidouille vers un monde en mutation. Immersion musicale et visuelle, hacking et logiciels libre, détournement d’objets… les pratiques artistiques s’entrecroisent.

Descendez ensuite par le canal Saint-Denis, en faisant un crochet par le quai Josette et Maurice Audin à Aubervilliers pour admirer les graphs et le breakdance. Ensuite, direction le parc de la Villette. La Cité de la musique et la Philharmonie de Paris vous donne le choix entre :

  •  la Nuit de la percussion, une performance du Tambour quartet venu du Brésil, d’Inde, d’Italie et d’Egypte, et des griots Diabaté, de France et du Mali
  • La Nuit érotique, pour un chaud dialogue entre danse et musique
  • La Nuit arachnéenne, une véritable chorégraphie plastique et musicale d’une contrebasse seule en scène
  • La Nuit Ambient, pour une soirée douce et zen

Gros coup de cœur pour La nuit blanche pour les petits, à partir de 6 ans -  : performances, mini-concerts, DJ sets festifs… les enfants aussi ont le droit de profiter de la musique ! Ils pourront découvrir le son sous toutes ses couleurs.

Descendez ensuite le boulevard d’Indochine, puis traversez le parc de la butte du Chapeau rouge. L’église Notre Dame de Fatima accueille 3 évènements artistiques.

Descendez enfin jusqu’à la toute nouvelle piscine Georges Vallerey, spécialement construite pour les JO 2024, pour 3 expos.

De la porte de Vincennes aux Grands moulins, le parcours Est

Ça commence fort, avec le Wonderland de la porte de Vincennes ! un espace de 6000 m2 est consacré à la musique, aux performances artistiques et aux activités sportives. Il se veut un « refuge pour les digital natives. Déconstruction de nos assignations sociales, questions du corps et de ses rapports aux nouvelles technologies… ça nous donne de quoi réfléchir.

Filez ensuite vers le bois de Vincennes en passant par la porte Dorée. Au milieu du bois de Vincennes, le Gyrotrope est une installation sonore et lumineuse qui secoue votre espace-temps.

Plus loin, le vélodrome municipal de Vincennes et la piste mythique de la Cipale, construite pour les JO de 1924 met en lumière les vétérans amateurs et les nostalgiques du Tour, fans de la Petite reine du temps d’Anquetil, Merckx et « Pou-Pou »… le bon vieux temps !

Le Centre sportif Léo Lagrange est lui aussi mobilisé, avec l’Orchestre spectacle de Montreuil qui propose une relecture musicale des grands hymnes nationaux, une performance dansée de Mel O’Callaghan, et l’installation SOS Kultùra du collectif Archtung qui alerte sur la crise de la culture.

Plus loin dans le boulevard Poniatowski, l’art et la fête poussent sur l’ancienne friche industrielle de Bercy-Charenton. 3000 m2 seront spécialement ouverts au public, avec installations artistiques, DJ sets et buvette.

Et s’il vous reste de l’énergie et que la nuit n’est pas encore finie, direction la Halle aux farines pour une veillée polyphonique.

De Balard à la porte d’Auteuil, le parcours Ouest

Connaissez-vous le parc André-Citroën, dans le 15e ? Construit sur le site de l’ancienne usine Citroën, il longe les quais de Seine sur 14 hectares. Les lignes épurées, les jeux d’eau et la végétation parfois surprenante sont savamment organisées dans un ensemble assez apaisant. Très fréquenté le week-end, les lumières du soir y sont magnifiques. Idéal pour un petit apéro en plein air.

De l’autre côté de la Seine, le Trinquet – célèbre fronton de pelote basque à Paris – organise une Roller Dance Party : rollers, boules à facettes… Disco !

Au lycée René Cassin, Philippe Echaroux donne la parole aux enfants sur l’avenir. En installation lumineuse, sous forme de graffitis projeté, les phrases s’exposent sur les murs du lycée, comme sur 6 autres lieux du 16e arrondissement.

Vous êtes maintenant dans le quartier des grandes installations sportives parisiennes. Parc des princes, stade Jean Bouin, piscine Molitor et Rolland Garros : les sites historiques se refont une beauté pour un rendu architectural de grand niveau. Au stade Jean Bouin, récemment rénové en un très bel ensemble par Rudy Ricciotti, une expo photo met à l’honneur des athlètes engagés contre les clichés du sport. De son côté l’artiste plasticien Ange Leccia questionne la distanciation par rapport à la performance sportive.

La magnifique Jardin botanique des Serres d’Auteuil accueille aujourd’hui les nouveaux courts de Rolland Garros, pour un ensemble architectural unique entre Hi-Tech et tradition des jardins parisiens dans un esprit 1900. Le contraste avec l’installation vidéo de Lola Gonzàlez est saisissant : on y voit les mouvements presque animaux de danseurs filmés en périphérie de Los Angeles, une zone hybride entre le désert et les rues tentaculaires de la deuxième plus grande ville des USA.

Vous retrouverez la carte interactive et détaillée de tous les parcours et événement sur le site