Entre histoire et légendes, la visite du château d’Édimbourg

Surplombant la ville comme il domine l’histoire de l’Écosse, le château d’Édimbourg est tout un symbole. Témoin vivant des grands moments du pays, il renferme des trésors, des histoires et des légendes qui ont fait l’âme de l’Écosse.
30 septembre 2025

Le château d’Edimbourg, un symbole pour l’Ecosse et sa capitale

Comme une vigie qui s’élève au-dessus de la ville, le château d’Edimbourg domine la capitale écossaise et ses alentours. Il est le point de départ du Royal Mile, la célèbre artère principale de la vieille ville (« Old Town ») où se concentrent les principaux sites à visiter à Edimbourg, Il est l’un des sites historiques les plus emblématiques d’Ecosse

En effet, le château d’Edimbourg est, pour les Ecossais, plus qu’un simple monument : il appartient à l’histoire du pays, et, depuis le XIIe siècle, garde la marque de grands évènements. Ne manquez pas la visite du château lors de votre prochain séjour à Edimbourg, vous y découvrirez les secrets de l’histoire et ses grandes dates, mais aussi un magnifique panorama sur la ville. 

Un peu d’histoire : le château d’Édimbourg à travers les siècles

Les premières traces connues du château remontent à l’âge de Fer, au Ier et IIe siècle, alors qu’il s’agissait d’un fort. Il devint peu à peu une forteresse militaire, pour devenir au XIIe siècle un véritable château médiéval  accueillant la reine Marguerite d’Écosse. Son fils, David Ier, fit ériger en sa mémoire la chapelle Sainte-Marguerite, qui reste aujourd’hui le plus ancien édifice du château. 

Le château d’Édimbourg évolua ensuite au gré des conquêtes successives des armées anglaises qui modifièrent peu à peu les fortifications. Au XIVe siècle, il fut aménagé en résidence royale sans perdre complétement sa fonction militaire : il fut également un dépôt d’artillerie et une prison. Jacques IV fit alors construire le palais de Holyrood, relié au château par le Royal Mile, pour en faire sa résidence principale. 

Plus confortable, Holyrood devint la résidence officielle des monarques écossais, tandis que le château d’Édimbourg confirma sa place militaire dans l’histoire du pays. Au XVIe siècle, Marie Stuart s’y réfugia avant le bombardement du site par l’armée anglaise lors du Lang Sienge – le « Long Siège ». Puis, au XVIIIe siècle, la prison devint l’une des prisons les plus redoutées de Grande-Bretagne, accueillant les prisonniers des guerres internationales, comme la guerre des Sept Ans et la guerre d’indépendance des États-Unis. On pouvait même y croiser de célèbres pirates des Caraïbes. 

Aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO, le château d’Édimbourg est le site le plus visité d’Écosse. 

Les incontournables de la visite du château d’Édimbourg

Guidée ou libre, la visite du château d’Édimbourg suit le fil de la balade ou s’organise en itinéraire thématique avec un « Itinéraire royal » pour visiter les trésors de la royauté ou « marche militaire » pour voir le château sous son angle militaire. Entre 1h et 3h de visite, ne manquez pas les incontournables du château : 

  • Le Great Hall, ou « la grande salle » est la pièce maîtresse des châteaux médiévaux, où se tenaient banquets et affaires politiques. Son plafond en bois sculpté est un vestige de la fin du Moyen-Âge ; ses poutres proviendraient des forêts de Norvège.
  • Le Palais royal rassemble les anciens appartements des souverains d’Écosse. Largement endommagé pendant le Long Siège (1571-1573), il fut reconstruit et rénové au fil des siècles. Il abrite aujourd’hui, dans la salle de la Couronne, les Honours of Scotland ainsi que la légendaire pierre de Scone.
  • Les Honneurs de l’Écosse constituent les joyaux de la Couronne : l’épée, le sceptre et la couronne forment l’une des plus anciennes collections royales d’Europe.
  • La chapelle Sainte-Marguerite (Saint Margaret’s Chapel) est le plus ancien bâtiment du château. Érigée par David Iᵉʳ, elle servit de magasin à poudre au XVIe siècle, pendant la réforme protestante. Elle reste aujourd’hui un lieu dédié à la famille royale.
  • Mons Meg, la star du château : un canon de six tonnes, fabriqué à Mons en Belgique et offert par Philippe le Bon, duc de Bourgogne à Jacques II d’Écosse. Symbole des grandes batailles, il symbolise les luttes militaires écossaises.
  • Les musées du château : le site regroupe le Musée national de la Guerre, le Musée royal écossais et le Royal Scots Dragoon Guards Museum, dédié à ce régiment historique.
  • Le Laird’s Lug, ou « oreille du maître », est une petite alcôve discrète située à côté de la cheminée de la salle à manger principale. Présente dans de nombreux châteaux écossais du Moyen-Âge, elle permettait au maître des lieux d’écouter ses invités à leur insu.
  • Le panorama sur la ville : la vue spectaculaire sur la vieille ville, les jardins de Princes Street, les collines de Pentlands, et, si le temps est clair, l’estuaire du Firth of Forth – le « fleuve noir » en gaélique. 
Le plafond de la grande salle du château d'Edimbourg
Les armures de la grande salle du château d'Edimbourg
Les canons du château d'Edimbourg
Le château d'Edimbourg au coucher du soleil

Les légendes et les secrets qui hantent le château d’Édimbourg

C’est bien connu : tous les châteaux d’Écosse ont leurs propres fantômes… mais le château d’Édimbourg serait l’un des châteaux les plus hantés du pays. Entre luttes politiques et complots royaux, les murs du château cachent de nombreux secrets et les lieux résonnent encore de quelques événements marquants. 

Du château d’Édimbourg à Westeros : le Dîner noir qui inspira Game of Thrones

Parmi les histoires les plus sinistres du château, celle du Dîner noir marque encore la culture populaire contemporaine.

Elle remonte au XVe siècle, alors que Jacques Iᵉʳ est assassiné et que le jeune roi Jacques II, âgé d’à peine 7 ans, hérite du trône. Un régent doit alors être nommé et les clans s’arrachent le titre, jusqu’à la nomination du comte Archibald Douglas.

Hélas, celui-ci meurt seulement deux ans après sa nomination, et ses fils William et David, encore adolescents, tiennent à garder le pouvoir. Le comte William Crichton, gouverneur du château d’Édimbourg et principal rival du clan Douglas, monte alors un plan machiavélique. Il capture le futur roi Jacques II et le garde prisonnier au château.

Au soir du 24 novembre 1440, il organise un grand dîner dans la Grande Salle pour, dit-il, réconcilier les deux clans. Les chefs du clan Douglas s’y rendent alors, mais une fois à table, une tête de taureau est apportée sur un plateau aux deux adolescents : c’est là le signal de leur exécution. Ils sont alors décapités devant l’assemblée.

La légende raconte que leurs fantômes cherchent encore leur tête chaque 24 novembre, au cœur de la nuit…

La terrifiante histoire du Dîner noir aurait d’ailleurs inspiré George R.R. Martin dans son récit de Game of Thrones.

Le fantôme du duc d’Albany 

Au cours de votre visite du château d’Édimbourg, vous croiserez probablement le fantôme du duc d’Albany Alexandre Stuart, fils du roi Jacques II et frère du roi Jacques III, son rival. Dans sa quête du pouvoir royal, il s’allia à l’Angleterre pour s’autoproclamer « roi d’Écosse », et, après avoir trouvé refuge en France, il mourut en duel à Paris, loin de sa terre natale. Son fantôme serait alors revenu hanter le château qu’il n’aurait jamais voulu quitter. 

La pierre de Scone, entre histoire et légendes

Exposée dans la salle des Couronnes du palais royal, la pierre de Scone, ou Pierre de la Destinée – « Lia Fàil » -, est entourée de mystères. Son origine reste incertaine, mais elle proviendrait d’Irlande. Symbole du pouvoir, elle aurait servi au couronnement des rois irlandais avant d’être rapportée en Écosse. 

Pour certains, elle serait l’une des cinq pierres magiques apportées d’Irlande par la tribu mythique des Tuatha Dé Danann. Appelée alors "pierre de Fal", elle posséderait des pouvoirs oraculaires :

  • Si un homme digne du trône s’y asseyait, elle chantait.
  • Si un accusé s’y tenait debout, elle blanchissait pour prouver son innocence.
  • Si une femme s’y allongeait en s’interrogeant sur sa fertilité, elle laissait couler du sang (stérilité) ou du lait (fécondité).

Une pierre au cœur de l’histoire écossaise

Il est attesté que la pierre servit aux couronnements des rois dès 877. On disait qu’aucun roi ne pourrait gouverner l’Écosse sans s’être assis dessus, et que le royaume appartiendrait aux Écossais tant que la pierre resterait en Écosse. 

Mais en 1296, pour marquer a domination anglaise, Édouard Ier d’Angleterre s’empara de la pierre et la fit installer sous le trône de la Couronne, dans l’abbaye de Westminster à Londres. 

Le 25 décembre 1950, des étudiants écossais réussirent à la dérober et à la ramener à Édimbourg — avant qu’elle ne soit rapidement récupérée par les Anglais. Elle fut ensuite utilisée pour le couronnement d’Élisabeth II, puis officiellement restituée à l’Écosse en 1996. Elle a toutefois été de nouveau prêtée pour le couronnement de Charles III.

La vraie pierre... ou un leurre ?

La légende persiste : selon certains historiens, la pierre exposée à Westminster ne correspondait pas à la description de l’originale. Cela laisse penser qu’il pourrait s’agir d’une copie, et que la véritable pierre aurait été cachée par les moines de l’abbaye de Scone. Les Templiers auraient eux aussi prétendu en posséder l’authentique. 

Alors, relique historique ou objet de légendes ? Tout au long de votre visite du château d’Édimbourg, lorsque l’authentique se mêle à l’imaginaire, il ne tient qu’à vous de démêler le vrai du faux. Savourez la magie de l’Écosse avec Adagio.