Les spécialités nantaises

Le petit beurre nantais, le canard de Challans au muscadet, les rigolettes nantaises… profitez des spécialités nantaises lord d’un séjour vraiment gourmand.
27 avril 2023

Le petit beurre nantais

Porte étendard de la culture Food traditionnelle nantaise, le petit beurre nantais est aussi LE biscuit le plus célèbre de France, parfois imité, jamais égalé. Lors de votre séjour à Nantes, vous ne passerez pas à côté de ses couleurs, fièrement portée par l’ancienne usine, aujourd’hui le très branché centre culturel Lieu Unique, sur les bord de l’Erdre.

Le Lieu unique à Nantes

Créé à la fin du XIXe siècle par Louis Lefèvre-Utile, le petit beurre s’inspire des petits biscuits anglais de type shortbreads et des petits sablés traditionnels. Venue de Nancy, la maison Lefèvre-Utile se distinguait déjà pour son art de la biscuiterie : boudoirs, biscuits à la cuiller, langues de chat et biscuits de Reims… L’idée du petit LU serait venu d’une cliente qui commandait en boutique des boites de shortbread anglais, fabriqués industriellement, pour prendre le thé à l’anglaise avec ses amies.

Louis, le fils des fondateurs Jean-Romain Lefèvre et de Pauline-Isabelle Utile préféra rapidement cuisiner lui-même les petits biscuits au beurre en profitant de la qualité des matières premières que l’on trouvait localement. Artisanaux, ils ont alors été pensés pour être faciles à stocker, facile à transporter… et surtout, délicieux à déguster.

Du bon beurre, de la farine de blé, un peu de sucre, un peu de poudre à lever… les ingrédients sont simples et bons, la recette a tout pour plaire. Et si parfois on la décline aux pépites de chocolat, au beurre salé ou à la noix de coco, elle ne change pas !

Même s’il en existe plusieurs versions, Louis Lefèvre-Utile en fit le Véritable petit-beurre nantais, toujours aussi réputé : chaque année, l’usine nantaise en fabrique plus d’un milliard, et les boites se vendent partout dans le monde.

Le petit beurre nantais a aussi ses légendes. On dit qu’à l’origine, il mesurait 7 cm, pour 1cm par jour de la semaine, qu’il avait 52 dents pour symboliser le nombre de semaines dans l’année, que ses 4 coins représentent les saisons, et que les 24 petits trous de sa surface représentent les heures d’une journée.

Et vous, vous commencez par croquer les petites dents ou vous préférez les oreilles ?

Le berlingot nantais et les rigolettes nantaises

Alors, le berlingot vient-il de Nantes ou de Carpentras ? Il y a bien un débat sur l’origine première du berlingot, mais il ne s’agirait pas tout à fait du même bonbon.

La capitale mondiale du berlingot serait bien Carpentras, près d’Avignon. Le berlingot est d’abord né au pays des fruits confits, au Moyen Age : le pâtissier du pape Clément V eu l’idée d’ajouter du citron et de la menthe sur un caramel trop cuit, puis la recette évolua pour utiliser le sirop des fruits confits à la place du citron.

Le berlingot nantais aurait été créé au XVIIIe siècle d’après une recette italienne, qui fut transmise à une confiseuse par une mendiante italienne en remerciement pour sa générosité. Si les deux bonbons ont la même forme, le berlingot de Carpentras se distingue par ses stries blanches, alors que le berlingot de Nantes a une belle couleur, bien uniforme et marquée.

En vous promenant en ville, n’hésitez pas à vous arrêter dans l’une des belles confiseries traditionnelles du centre. Aux Rigolettes nantaises, à côté des berlingots, vous découvrirez la fameuse rigolette dans sa jolie boite.

Nées en 1902, les rigolettes nantaises suivent le chemin fruité du berlingot. Sous la coque sucrée et craquante se cache une pulpe de fruit 100% naturelle et sans sucre ajouté. Un délice ! Nous, on l’aime aussi pour la belle boite, aux charmantes allures vintage. C’est encore un très joli souvenir à rapporter de Nantes.

Les berlingots de Nantes

Le curé nantais

Nantes ne se savoure pas qu’en douceurs sucrées ! Les spécialités nantaises s’invitent aussi à table. Avant le gâteau nantais en dessert, il est de bon ton de déguster un petit morceau de curé nantais, accompagné d’une petite salade verte : le fromage au lait cru de vache a une pâte moelleuse et souple, parfumée et savoureuse. Traditionnellement carré, on le trouve plutôt dans sa forme ronde, de nos jours.

Créé au XIXe siècle, sa recette aurait été soufflée par un curé de passage à un agriculteur du vignoble nantais, à Saint-Julien-de-Concelles, sur les bords de Loire. Il est fabriqué depuis 1987 à Pornic, avec le lait des vaches du pays de Retz, qui s’étend du vignoble au sud de Nantes au littoral atlantique. Les Nantais aiment le déguster avec un bon Muscadet local, et le déclinent en recettes pour tous les goûts.

On retrouve le curé nantais avec les pommes au lard, en tarte salée ou en feuilleté, dans la cocotte avec les moules…

Le canard de Challans

Les spécialités nantaises intègrent aussi le bon goût de la Vendée voisine.  Tellement bon, le canard de Challans est un régal des cuisines nantaises. Profitant d’une IGP – Indication géographique protégé, la volaille vendéenne s’appelait autrefois « le canard nantais », car était transporté vers Paris par la gare de Nantes. Mais il faut rendre à César ce qui appartient à César, et comme le volatil ne peut être élevé que dans les marais vendéen, il devint le véritable « canard de Challans ».

Depuis le XIXe siècle, il prend ses lettres de noblesse dans la traditionnelle recette du canard au sang, une spécialité venue de Rouen, mais LA spécialité du légendaire restaurant La Tour d’Argent, à Paris. Il y est préparé au Madère et au Cognac, mais les recettes nantaises, plus locales, le préfèrent au Muscadet nantais.

Si le cœur vous en dit, vous pourrez l’essayer en canard aux olives ou au navet, canard laqué, en civet ou en fricassé… Miam !

Pornic
Les vaches vendéennes
Le canard de Challans
Le lieu unique à Nantes

Le gâteau nantais

Votre virée nantaise vous a donné une petite faim ? Et si vous vous essayiez vous-même à l’une des spécialités sucrées de la ville ? Le gâteau nantais est un incontournable : c’est un quatre-quarts imbibé de rhum et de citron, surmonté d’un glaçage au rhum. Sa recette remonterait au XVIIIe siècle, lorsque le commerce triangulaire importait du rhum, de la vanille, du sucre de cannes et autres produits des Antilles jusqu’au port de Nantes. Quelque peu tombé dans l’oubli au XIXe siècle, la biscuiterie Lefèvre-Utile le remis au goût du jour.

Bonus : La recette du gâteau nantais

Pour un gâteau nantais, il vous faudra :

  • 1 moule de 22 cm de diamètre et 5 à 6 cm de hauteur
  • 150 gr de sucre en poudre dont éventuellement 15 g de sucre vanillé
  • 125 gr de beurre demi-sel
  • 100 gr d’amandes en poudre
  • 40 gr de farine
  • 3 œufs
  • 6 cl de rhum brun
  • 50 gr de sucre glace

Commencez par fouetter le beurre ramolli avec le sucre pour le monter en pommade. Ajouter les amandes, incorporez les œufs un à un. Mélangez encore pour faire fondre tous les grains de sucre. Ajoutez peu à peu la farine, puis un peu de rhum – 2cl environ.

Beurrez votre moule, versez la préparation et enfournez dans un four préchauffé à 180°C pour une cuisson de 40 à 45 mn. A la sortie du gâteau, démoulez puis retournez-le, et arrosez d’environ 2cl de rhum.

Une fois que le gâteau a refroidi, mélangez le reste de rhum avec du sucre glace pour faire un beau glaçage bien opaque et napper à l’aide d’une spatule. Régalez-vous !