Les musées de Rome : un voyage à travers l’art et l’histoire
Le musée du Vatican et ses plus belles œuvres
L’ensemble muséal du Vatican est l’un des musées les plus visités au monde avec plus de 6 millions de visiteurs par an. Depuis le XVe siècle, les musées du Vatican rassemblent les collections de l’Église catholique, issues de collections privées de grandes familles comme des papes successifs. Plus qu’une pinacothèque aux œuvres éblouissantes, c’est un ensemble de sites architecturaux de renom.
Parmi les incontournables, on compte bien évidemment la chapelle Sixtine et ses spectaculaires fresques du XVe siècle. La voute et le Jugement dernier ont été peintes par Michel-Ange alors que les fresques murales sont de la main de Boticelli, Perugino, Signorelli… Certes, la chapelle est petite et peine parfois à accueillir ses visiteurs, mais sa visite vaudrait à elle seule un séjour à Rome : levez les yeux, vous en aurez presque le vertige ! Les plafonds des chambres de Raphaël sont aussi spectaculaires.
Antiquités égyptiennes au musée Grégorien égyptien, antiquités chrétiennes au musée Pio-Chrétien, tapisseries flamandes du XVIe siècle dans la galerie des Tapisseries, céramiques étrusques du musée étrusque… il faudra choisir, vous ne pourrez pas tout voir. Voilà quelques idées pour les spécialistes :
- Le musée des Carrosses, où sont exposés les carrosses, selles, voitures et locomotives du Vatican
- Le musée ethnologique missionnaire, qui collectionne les pièces d’art rapportées des missions catholiques du monde entier
La galerie des Cartes géographiques, dont les fresques retracent les régions italiennes et les propriétés de l’Église




Coup de cœur : La collection d’art moderne et contemporain
De l’appartement Borgia à la chapelle Sixtine, une sélection d’œuvres religieuses modernes et contemporaines internationales – couvrant la fin du XIXe au XXe siècle - s’expose parmi les 8000 pièces que compte la collection papale. Van Gogh, Chagall, de Chirico… la salle Matisse présente, quant à elle, des œuvres et des études issues de la chapelle du Rosaire de Vence, en Provence. Une Vierge à l’enfant, des esquisses, un crucifix… ces œuvres d’Henri Matisse furent offertes au Vatican autour des années 80 par les sœurs dominicaines de Vence et par son fils, Pierre.
Informations pratiques :
Comptez 17 € un tarif plein sans réservation en ligne, 8 € en tarif réduit et 22 € pour un billet au tarif plein avec réservation Coupe file en ligne, 13 € en tarif réduit. Ce billet donne droit à la visite des musées et de la chapelle Sixtine.
Les musées du Capitole
Impossible de visiter les musées de Rome sans passer par les musées du Capitole. Créé au XVe siècle, grâce à un don du Pape Sixte IV, le musée est l’un des plus anciens au monde. Son objectif : permettre à chacun d’admirer les beautés de l’art, et non plus uniquement les riches mécènes. La collection s’est enrichie au fil des siècles et est aujourd’hui l’une des plus importantes collections municipales d’art et d’archéologie de Rome :
- Découvrez le Palais des Conservateurs qui rassemble les grands maîtres comme le Caravage, le Titien, le Tintoret ou encore Rubens…
- Avec les enfants, ne manquez pas la fameuse “Louve capitoline”: l’occasion parfaite de leur raconter comment elle éleva Romulus et Rémus, fondateurs de la ville.
- À l’« étage noble », les fresques de la salle des Horaces et des Curiaces sont particulièrement saisissantes.
Le palais Neuf, construit au XVIIᵉ siècle, est le plus récent des trois édifices — aux côtés du palais des Conservateurs et du palais sénatorial. Il abrite aujourd’hui une vaste collection de sculptures antiques en marbre, dont une grande partie provient du temple d’Isis — sanctuaire dédié à la déesse égyptienne, construit en 43 av. J.-C. La salle des philosophes rassemble les bustes des philosophes et penseurs grecs antiques. Parmi les sculptures les plus remarquables, on compte :
- Leda et le cygne, d’après l’œuvre de Timotheos – 360 av. J.-C.
- La Vénus capitoline, copie d’un original grec du IIe siècle
- Le Torse du discobole, remarquable pour sa métamorphose : le torse est une copie du torse du discobole – 460 av. J.-C. - du sculpteur athénien Myron, le premier des classiques, remanié par Monnot au XVIIe siècle pour en faire un guerrier blessé.
Informations pratiques :
Comptez de 14 € à 16 € pour une visite simple avec expositions temporaires, hors billets combinés. Comme pour tous les musées de Rome, il est conseillé de réserver ses visites et d’acheter ses billets en ligne, à l’avance.
Sans visite d’exposition temporaire, comptez 9,50 € à 11,50 €.
La galerie Borghèse
Arrivée de Sienne à Rome au XVIe siècle, la riche famille Borghèse étend peu à peu son influence sur l’aristocratie romaine, et fait construire une splendide villa qui deviendra fameuse pour ses jardins : ils sont considérés comme l’un des plus beaux parcs urbains d’Europe et comptent parmi les incontournables de la visite de Rome.
Au cœur de ces jardins se cache l’un des plus beaux musées de Rome : la galerie Borghèse. Elle abrite les collections d’une famille passionnée, rassemblant les plus belles sculptures et peintures de l’âge d’or italien : Titien, Raphaël, le Caravage, Rubens, Botticelli… Côté peinture, nos coups de cœurs vont à La Cène de Bassano (1542-1546), Suzanne et les vieillards de Rubens (1607), La Dame à la licorne de Raphaël (1505-1506), l’Amour sacré et l’Amour profane, du Titien (1514).
Côté sculpture, la Vénus Victrix est probablement l’une des pièces les plus gracieuses de la collection : il s’agit en réalité d’un portrait de Pauline Bonaparte Borghèse (la sœur de Napoléon Bonaparte), réalisé en 1808 par Antonio Canova, dans le rôle mythologique d’Aphrodite victorieuse après le jugement de Pâris sur le mont Ida.
Informations pratiques :
Les entrées dans la galerie dont limitées, la réservation est obligatoire. Le prix minimum d’un billet est de 20 €.

La Villa Médicis
La prestigieuse Académie de France à Rome est un incontournable, tant pour son architecture et ses jardins que pour ses collections permanentes et ses expositions temporaires.
Bâtie au XVIe siècle puis acquise par la très riche famille Médicis pour accueillir les collections d’art, elle devint française en 1803, lorsque la France cherche un lieu pour héberger son Académie des arts à Rome, une institution fondée sous Louis XIV pour former les meilleurs artistes du royaume. Ingres, Fragonard, Debussy, Balthus y furent pensionnaires, et aujourd’hui encore, la villa accueille et soutient de nombreux artistes internationaux.
Sa mission de création, de partage culturel et de résidence artistique se poursuit avec dynamisme. Les collections classiques se découvrent à l’intérieur comme dans les jardins : meubles, tapisseries, peintures, sculptures, dessins, estampes ou instruments de musique s’y côtoient. Plus contemporaines, les expositions mettent en lumière les travaux des pensionnaires mais aussi d’autres artistes invités. Les techniques plastiques sont à l’honneur, et la créativité y sort résolument du cadre.
Informations pratiques :
Le billet d’entrée simple pour une exposition est à 10 € en plein tarif, 8 € en tarif réduit.
Le billet combiné expo + visite guidée villa et jardins est à 14 € en plein tarif et 11 € en tarif réduit.
Le musée étrusque de la villa Giulia
Autre institution des jardins de la villa Borghese, la villa Giulia est le plus grand musée au monde dédié à la civilisation étrusque. Peuple pré-romain de commerçants et de voyageurs, les Étrusques furent ouverts aux influences du bassin méditerranéen. Ils s’inspirèrent notamment des Grecs et des Phéniciens pour développer leur tradition du banquet, devenu un art : amphores, vaisselle et plats en tout genre constituent une part importante des collections de la villa Giulia.
On y découvre également de nombreuses pièces d’art funéraire — comme un sarcophage datant de 520 av. J.-C. — et cultuel, dont les fameuses lamelles d’or de Pyrgi consacrées à la déesse Astarté. Il s’agit de la plus ancienne trace d’écriture connue de l’Antiquité pré-romaine. La célèbre ciste Ficoroni, quant à elle, fut retrouvée dans une tombe près de Rome : ce coffre orné est surmonté de trois statuettes représentant Dionysos, dieu du vin et des excès, entouré de deux satyres. Les jardins de la villa valent aussi le détour.
Informations pratiques :
le billet plein tarif est à 10 €, le tarif réduit à 2 €, et l’entrée est gratuite le premier dimanche du mois.

Le palais Doria Pamphilj
Velázquez, le Caravage, Raphaël, le Titien… la collection, d’une richesse incomparable, provient en grande partie de la famille Borghèse. Érigé au XVIe siècle à quelques pas de la fontaine de Trévi, le palais fut conçu dès l’origine comme un lieu d’exposition.
Contrairement aux musées modernes de Rome, la présentation des œuvres y respecte encore les codes du XVIIIᵉ siècle : aucun cartel explicatif et les tableaux se superposent dans leur disposition d’origine.
La scénographie peut donc surprendre : parfois chargée, mais toujours sublime. Plutôt que d’essayer de tout voir, il vaut mieux sélectionner quelques œuvres phares pour mieux les apprécier. Parmi nos préférées figure le célèbre Portrait du pape Innocent X peint par Velázquez en 1650, qui fit scandale à l’époque en représentant le souverain pontife sous un regard sévère et dur, à rebours des représentations habituelles plus douces et idéalisées.
Informations pratiques :
Sans réservation, le ticket d’entrée est à 14 € ; avec réservation, à 15 €. L’entrée est gratuite pour les enfants de 12 ans sans réservation, ou à 1 € avec réservation.

Le musée national romain et ses quatre sites
Créé en 1889 sur le site des thermes de Dioclétien, le musée national romain – MNR – possède la plus grande collection archéologique du monde. Il comprend aujourd’hui en quatre bâtiments :
- Le musée des thermes de Dioclétien : implanté dans le quartier antique de Rome, entre les collines du Quirinal et du Viminal, il se situe au cœur des thermes les plus vastes de Rome. Dans les anciennes salles thermales sont conservés des objets et sculptures antiques, ainsi que de nombreux vestiges religieux et funéraires. Interactive, la visite est éclairante.
- Le palais Massimo des thermes (« alle Terme ») : situé piazza dei Cinquecento, ce palazzo érigé au XVe siècle accueille aujourd’hui une collection numismatique et d’orfèvrerie, riche en monnaies, médailles et bijoux. Il expose également la seule momie romaine connue à ce jour : la momie de Grottarossa.
- Le palais Altemps : construit au XVe siècle, il a vu son architecture et ses décors évoluer jusqu’au XVIIe siècle, entre Renaissance et baroque italien typique (comme en témoignent la cour italienne de la Renaissance ou les fresques baroques de la chapelle). En plus des collections issues de plusieurs familles romaines, le palais abrite une remarquable collection égyptienne.
- La Crypta Balbi : cet ensemble culturel et archéologique s’installe sur les vestiges d’un complexe urbain, couvrant l’Antiquité romaine et du Moyen Âge. En différentes sections, le visiteur traverse les siècles : des structures antiques du théâtre de Balbus et de ses deux portiques (la Crypta Balbi et le portique de Minucius) aux vestiges d’un monastère et de maisons médiévales. Parmi les musées de Rome, c’est le seul à retracer l’évolution urbaine et les modes de vie sur la longue durée. Le mobilier et les objets exposés témoignent des transformations culturelles, artistiques et surtout de la vie quotidienne.
La galerie nationale d’art moderne et contemporain – GNAM
La villa Borghèse accueille également la GNAM, seul musée national italien entièrement dédié à l’art moderne, de 1840 à 1970. Remarquable parmi les musées de Rome, il compte quelque 55 salles où sont exposés principalement des artistes italiens — Boldini, de Chirico, Canova, Modigliani — mais aussi de grands noms internationaux comme Mondrian, Klimt, Kandinsky ou Braque.
Tournées vers la création contemporaine, les expositions temporaires offrent une ouverture sur la scène artistique mondiale et donnent lieu à des conférences, des ateliers et divers événements. La GNAM développe aussi une programmation destinée aux enfants, avec des visites guidées et des ateliers à suivre en famille.
Les musées d’art contemporain de Rome
Les musées d’art contemporain de Rome</h2>
Après tout ce classicisme, la visite des musées d’art contemporain de Rome est assez rafraîchissante. Dans le quartier Flaminio, découvrez le MAXXI, musée national des arts du XXIe siècle. Inauguré en 2010, il expose les plus grands artistes internationaux et propose aussi un programme riche : conférences, ateliers, événements … c’est aussi un laboratoire d’innovation technique, ouvert sur la création de demain.
Dessiné par l’architecte irano-britannique Zaha Hadid, le bâtiment tranche avec la Rome classique. Ses salles vastes, lumineuses et épurées laissent toute leur place aux installations, peintures, sculptures, photographies, maquettes, dessins et autres créations plastiques.
Non loin, le MACRO (musée d’art contemporain de Rome) est installé à Salario-Nomentano, dans une ancienne brasserie au style industriel, qui fut autrefois une écurie. Moins institutionnel que le MAXXI, plus alternatif, le lieu mêle arts plastiques, cinéma, musique, ateliers pour enfants et cafés littéraires. Et le plus : l’entrée est gratuite.
Informations pratiques :
L’entrée au MAXXI est de 12 € en plein tarif, 9 € en tarif réduit. Il existe aussi un Legendary Ticket, valable 100 ans, qui donne accès au musée et à ses expositions temporaires — un beau cadeau à offrir, sans contrainte de date !




Une ville-musée à ciel ouvert
De la grandeur des collections pontificales aux musées d’art contemporain les plus audacieux, Rome offre un panorama exceptionnel de l’histoire de l’art à travers les siècles. Impossible de tout voir en un seul séjour, mais chaque visite est une porte ouverte sur une époque, un style, une vision du monde.
Classique ou avant-gardiste, intime ou spectaculaire, chaque musée raconte à sa manière l’âme de la Ville éternelle. Et si vous pensiez déjà connaître Rome, ces musées vous prouveront qu’elle a toujours quelque chose de nouveau à dévoiler.