Le carnaval de Nice
Zoom sur le carnaval de Nice, le plus grand carnaval de France
Parmi les plus belles traditions de carnaval, le carnaval de Nice est connu comme le plus grand carnaval de France et il est aussi l’un des plus célèbres au monde. En plein hiver, il illuminera votre séjour à Nice. Avec un peu de chance, vous pourrez profiter d’une magnifique journée sous le ciel azuréen.
Avant tout, un peu d’histoire. On en retrouve les premières traces dès le XIIIe siècle, dans les écrits du compte de Provence Charles II : il appartient alors aux toutes premières traditions de carnaval qui se répandent au travers de l’Europe. Elles seraient directement issues des traditions festives païennes de l’empire romain, qui célébraient le passage de l’hiver au printemps, auxquelles fut ajouté le calendrier chrétien. Dès lors, les fêtes des premiers carnavale – en italien à l’origine -, marquent la période entre l’Epiphanie – le 6 janvier - et le mardi Gras, qui marque la fin de la semaine de « gras » avant l’entrée en jeûne et en privation du Carême pour quarante jours.
Aux portes de l’Italie, le carnaval de Nice s’inspire des grands carnavals italiens de la Renaissance et de leurs bals masqués. Il crée sa réputation dans toute l’Europe au XIXe siècle avec une organisation millimétrée, des spectacles, et le fameux corso fleurit. L’idée était de divertir la noblesse parisienne venue passer l’hiver sur la Côte d’Azur pour mieux fuir les affres de la Commune de Paris.
Cette année, le thème du carnaval de Nice, et une grande première pour le Queernaval
Depuis le XXe siècle, le carnaval de Nice festoie aux couleurs d’un thème général. La Bataille des fleurs et le corso carnavalesque ne suivirent la même thématique qu’à partir des années 2000 ! Voilà notre sélection des thématiques les plus fabuleuses :
- 1905 : Buffalo Bill
- 1910 : A la conquête du Pôle
- 1935 : Roi du cirque et de la Foire
- 1949 : l’An 2000
- 1979 : Roi des Mers et des Océans
- 1986 : les villes du monde
- 2020 : Roi de la mode
Et pour l’année 2024, le thème du carnaval de Nice mettra en lumière le Roi de la Pop, avec, en plus, au programme, une grande première pour le Queernaval : Lou Queernaval sera le tout premier carnaval gay de France, où les valeurs de partage et de solidarité brilleront sous les strass et les paillettes.
Le corso carnavalesque illuminé de Nice
Moment fort depuis toujours, l’incontournable corso carnavalesque de Nice fait défiler ses chars fleuris. Allégories et légendes, mythes et figures grotesques ou fabuleuses… les immenses automates géants parcouraient à l’origine le cours Saleya, et aujourd’hui sont désormais sur la place Masséna et autour du jardin Albert Ier. Au thème de l’année, les « Grosses têtes » sont accompagnés de troupes de danseurs et de musiciens du monde entier, et la parade est bordées de nombreux artistes de rue : jongleurs, cracheurs de feu, magiciens et danseurs…
Sur les chars défile toute la Cour, avec le Roi « Sa Majesté Carnaval », sa reine « Madame Carnaval », Carnavalon, le dauphin, et les sujets. Au plus près de la tradition carnavalesque, le roi est celui qui annonce le début des festivité, il siège pendant toute la période du carnaval sur la place Masséna. Pendant le défilé, son char se distingue par sa hauteur, mais surtout par la créativité de son Ymagier : une fois le thème lancé, l’Ymagier donne l’idée, et le carnavalier conçoit le char et les animations.
Aux chars représentant la cour du roi s’ajoute ceux du grand bestiaire de Nice, avec :
- L’Aigle, symbole de la ville,
- Le dragon Babau, que l’on retrouve dans tous les grands carnavals du monde
- La Ratapignata, impératrice du monde des Ténèbres,
- Raminagrobis, le prince des chats, qui fut repris par Rabelais dans Pantagruel et par Jean de La Fontaine dans quelques fables.
Dès la nuit tombée, le corso illuminé s’accompagne d’effets visuels magiques, aux couleurs de la thématique du carnaval.
La Bataille des fleurs à Nice
La Bataille des fleurs du carnaval de Nice est une signature : vous ne la verrez nulle part ailleurs. Elle fut créée en 1876, où, sur la promenade des Anglais, les producteurs locaux présentait leurs plus belles espèces et échangeait les plus belles fleurs. L’idée a évolué et aujourd’hui, c’est un grand défilé d’une quinzaine de chars piqués de fleurs locales, d’artistes jongleurs, danseurs, échassiers, qui offrent des brassées de fleurs aux spectateurs.
La Bataille des fleurs en chiffres, c’est :
- 80 % de fleurs locales
- 250 000 tiges piquées sur les chars
- 100 000 fleurs sur tiges lancées au public
- 20 tonnes de mimosa donné au public
Et tout ça, seulement avec des fleurs fraîches, bien évidemment…
Bataille des fleurs, corso carnavalesque, infos pratiques… retrouvez tout ce qu’il faut savoir pour le carnaval de Nice 2024.
Les ganses et la tourte de blettes, les deux délices du carnaval niçois
Aux côtés de la délicieuse socca qui se déguste toute l’année, votre découverte de Nice en période de carnaval ne saurait passer à côté d’une dégustation des spécialités du carnaval de Nice, les ganses et la tourte de blettes.
Cousines des Bugnes lyonnaises, des Merveilles du Sud-Ouest, des croustillons du Nord ou des oreillettes de Provence, les ganses sont les beignets niçois typiques du carnaval. Le saviez-vous ? : les beignets était déjà une tradition du carnaval à l’époque romaine. Les ganses de Nice doivent leur nom à la forme qui ressemble à une ganse de nœud marin. Frites à l’huile d’olive, elles sont plus fortes en goût que leurs cousines.
Ne vous y trompez pas, la torta de blea, ou tourte de blettes sucrée du carnaval est bien un dessert – à Nice, on apprécie la blette à toutes les sauces ! -, même si elle existe aussi en version salée.
En version sucrée, elle est préparée avec des feuilles de blettes hachées, des œufs, du sucre, des raisins secs trempés dans le rhum, de la pomme, des pignons de pin et de l’huile d’olive, pour farcir une bonne pâte au beurre.
En version salée, la farce de blettes hachées est préparée avec de la brousse, des oignons, du parmesan, de l’ail, pour farcir une pâte plus fine, à l’huile d’olive.
Ça vous a plu ? Vous reviendrez voir Nice et son carnaval, c’est sûr ! Et comme on dit ici :
"A l'an que vèn..." pour,"A l'an que vèn se siam pas mai que siguem pas mens." « A l'année prochaine, si nous ne sommes pas plus nombreux, que nous ne soyons pas moins nombreux »
