Quel bilan pour 2021 ?
Selon les chiffres fournis par Epsa et Extendam, le secteur français de l’hôtellerie d’affaires a observé une reprise progressive en 2021. Si Paris accuse un recul de 15% de son activité, la capitale tire mieux son épingle du jeu que Bruxelles (-40%) ou encore Francfort (-48%).
L’étude menée sur le pricing montre de meilleurs résultats pour le marché des hôtels économiques et milieu de gamme que pour le segment haut de gamme : les tarifs des chambres sont à peu près les mêmes qu’avant la crise en province (-2% pour les hôtels dits « éco » en 2021 et -5% pour le moyen de gamme, qui correspond au segment des voyageurs d’affaires).
Le segment luxe pâtit quant à lui toujours de la réduction de sa clientèle internationale. Le recul des tarifs est de -18% en province et -20% à Paris.
« Alors qu’une augmentation moyenne de 16,33% des salaires des employés de l’hôtellerie- restauration vient d’être signée par le patronat et les syndicats, et que les coûts de l’énergie explosent, le retour aux tarifs d’avant la crise est pour bientôt et sera une vraie nécessité » note Vanguelis Panayotis, CEO du cabinet de conseil MKG Consulting.
La réouverture des couloirs aériens transatlantiques, déjà amorcée depuis quelques mois, donne au secteur hôtelier l’espoir d’une vraie reprise au printemps 2022.
La lecture du baromètre Epsa et Extendam confirme par ailleurs les changements pressentis durant la pandémie : on voyage moins mais on voyage mieux, on voyage utile.
La durée des séjours s’allonge. Les voyageurs d’affaires profitent d’une arrivée le dimanche soir lorsqu’ils ont des rendez-vous en début de semaine ou restent un peu plus longtemps sur place (2,2 jours en 2021 contre 1,9 en 2019). La tendance est au bleisure, alliance du voyage professionnel et du voyage d’agrément. Les hôteliers adapteront ils leur offre à cette demande émergente, en offrant par exemple des réductions aux voyageurs qui désireraient profiter du week-end ?
De son côté, le délai d’anticipation se raccourcit nettement : 63% des réservations ont lieu de J-1 à J-7 contre seulement 6% de J-14 à J-21. Cela s’explique par un climat d’incertitude toujours bien présent qui pèse sur la gestion et l’organisation de l’hôtellerie d’affaires.
Pour autant, 52% des hôtels n’envisagent pas de modifier leur stratégie tarifaire. Exception faite du marché milieu de gamme qui, après avoir conservé la même politique tarifaire de 2019 à 2021, pourrait augmenter ses prix en 2022.
Enfin, l’indice de confiance exprimé pour cette nouvelle année obtient le score de 6/10.
Un indice d’optimisme mesuré mais optimiste tout de même. Le secteur a toutefois su tirer parti de la crise pour se réinventer, ce qu’on observe à travers l’éclosion d’espaces hybrides de coworking et de living au sein-même des hôtels. Plus qu’une chambre fonctionnelle pour une ou deux nuits de passage, l’hôtel devient un lieu d’extension du bureau traditionnel, un point de rencontre propice à la création et au partage.
